"Midi:" biographie du poète et notes sur le poème,
par Britt Pitre

"Midi" de Dominique Rouquette


    Dominique Rouquette est né à Bayou Lacombe en Louisiane en 1810.  Sa famille étant riche, il poursuit ses études au Collège Royal de Nantes.  De retour aux Etats Unis, il se rend à Philadelphie pour étudier le droit, mais il est vite déçu.  Sa nature poétique est trop agitée pour lui permettre de rester enfermé dans un cabinet d’avocats.
     En 1839, il voyage à où il publie son premier recueil de poésie Les Meschacébéennes, la même année.  Durant sa jeunesse, il éprouve une peur peu commune de la mort.  Il est terrorisé à l’idée de ne pas pouvoir retourner en Louisiane pendant qu’il était en Paris et de ne plus revoir le Mississippi qu’il aime tant.  Il écrit donc Les Meschacébéennes afin de laisser un souvenir à sa famille et à ses amis en Louisiane, ainsi que pour inciter les jeunes poètes français à aller visiter les forêts louisianaises, «un pays de la tristesse et de la poésie.»  Dans ce recueil de poésie, Rouquette exprime une douce nostalgie pour les paysages uniques de la Louisiane.  Le première poème qui s’intitule «Exil et Patrie» concerne l’espérance de Rouquette pour tout le monde de voir son «Michasippi.» En fait, la plupart des trente-trois poèmes des Meschacébéennes montrent son amour et son désir ardent pour la Louisiane.  Certains poèmes sont adressés à ses amis ou à des membres de sa famille et traitent des incidents de sa vie. Un autre thème majeur présent dans sa poésie est son désir inépuisable de solitude au milieu de la nature.
     En dépit de ses craintes, il rentre en Louisiane en 1839 où il demeurera jusqu’à la fin de ses jours.  En 1846 il se marie et abandonne la poésie pour aller vivre en Arkansas, où il espère gagner de quoi subvenir aux besoins de sa famille. Il est tour-a-tour  enseignant et épicier.  Ceci ne lui réussit pas et il rentre en Louisiane pour se remettre à écrire la poésie.
     En 1856, il  publie son deuxième recueil de poésie Fleurs d'Amérique.  Plus grand que Les Meschacébéennes, Fleurs d'Amérique contient 107 poèmes, divisés en quatre parties: la première n'a pas de titre, la deuxième s’intitule «Chansons et Chants divers», la troisième «Chants Patriotiques», et la quatrième «Chants Religieux.»  Les poèmes de ce recueil montrent toujours son amour de la Louisiane, mais ils sont plus variés en ce qui concerne leurs subjets et sont nettement moins mélancolique que les précédents.  Les Méchacébéennes,   Dans ces deux recueils, Rouquette utilise majoritairement le mètre alexandrin.
     Sa crainte de la mort était mal fondée.  Rouquette vivra à la Nouvelle-Orléans jusqu'à sa mort en 1890, à l'âge de quatre-vingts ans.
     Ce poème suivant est de Les Méschacébéennes.  Il est caractéristique des autres poèmes de ce recueil parce qu’il trait la nature comme la beauté sublime avec la même nostalgie qui s’infiltre dans les autres.  Il est évident que Rouquette parle de la nature louisianaise parce qu’il utilise les termes distinctement louisianais dans le poème.  Un moqueur rouge est un genre d’oiseaux d’Amérique du groupe des merles qui imitent le chant des autres oiseaux.  Le terme  «carrion crow», pour lequel il y a une ville louisianaise s’est nommé, se tire de l’anglais qui veut dire proprement un oiseau qui mange de la charogne.  En  français standard, on dit tout simplement «vautour.»

Retour aux pages pédagogiques