Biographie et notes sur Pouponne et Balthazar
par Jennifer Gipson
Extrait de Pouponne et Balthazar, de Sidonie de la Houssaye
Née en Louisiane en 1820,
Sidonie Perret restera fidèle à son identité française
pendant toute sa vie. Selon la tradition créole, elle reçoit
une formation en littérature française et anglaise.
Après son mariage avec Louis Alexandre le Pelletier de la Houssaye,
la jeune Créole (qui avait seulement treize ans à ce moment-là)
déménage avec son mari à St. Martinville et, quelques
années plus tard, à Franklin. C'était dans cette
dernière ville que Mme. de la Houssaye se met à donner des
cours pour améliorer la situation financière de son ménage.
Pendant la Guerre de Sécession, Sidonier de la Houssaye conserva
toujours son identité française, refusant de prendre parti
dans le conflit qui déchire la nation.
Après la morte de son mari en 1863, Mme.
de la Houssaye se retrouve seule avec ses neuf enfants. Afin de subvenir
aux besoins de sa famille, elle agrandit son école et accepte un
travail de postière. Malheursement, la tragédie a frappé
une nouvelle fois cette femme courageuse avec la perte de sa fille unique
en 1875. Même avec huit enfants agés de deux à
quinze ans, Sidonie de la Housaye a toujours réussi à consacrer
un peu de temps à l'écriture de contes, destinés à
faire progresser ses enfants dans l'apprentissage de la langue française,
ainsi qu'à leurs enseigner des leçons morales. Au début
des années 1880, de la Houssaye a déjà fait paraître
trois romans ainsi que d'autres textes en L'Abeille et Franco-Louisianais.
Sous le pseudonom de Louise Raymond, elle a écrit Les Quatoronnes
de la Nouvelle Orléans qui retrace l'histoire des rapports entres
ces femmes celebre. Quand elle décède à l'age
de soixante-quatorze ans, Sidonie de la Houssaye a laissé une multitude d'écrits inédits.
En 1888, de la Houssaye Écossee a fait
publier Pouponne et Balthazar, qui est fondé sur les événements
historiques de la déportation des Acadiens de la Nouvelle-Écosse
et du Nouveau-Brunswick. Le Grand Dérangement des Acadiens
(1755-1765) engendra de nombreuses séparations entre familles amants,
et amis. Des 14.000 Acadiens expulsés de leurs terres, 8.000
meurent au cours de cette tragédie. Cet événement
a inspiré un certain nombre d'histoires, parmi lesquelles on trouve
Evangéline d'Henry Wadsworth Longfellow.
Bien que son parti-pris pour les Créoles
apparaisse ouvertement dans Pouponne et Balthazar, le roman de Mme. de
la Houssaye contient des passages d'une très grande importance sur
le plan historique. Elle a dû se familiariser avec le journal
du Colonel John Winslow, un des officiers anglais qui participa à
l'expulsion des Acadiens, et dont elle cite les écrits tout au long
du roman. Bien que l'intrigue et les personnages manquent de complexité
et de profondeur littéraire, les descriptions des tragédies
et des luttes opposant les Créoles aux Acadiens ont une valeur non
négligeable. Les descriptions de leurs modes de vie témoignent
de la société louisianaise à une période très
importante, pour la langue française que nous essayons de protéger
actuellement.
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