Notes sur la vie de Mercier « Soleil couchant » d’Alfred Mercier
Médecin et écrivain dont la carrière représente le point
culminant de la littérature créole, Alfred Mercier naît le 3 juin 1816,
selon son journal intime, à McDonoghville, issu d’une famille de vieille
souche créole. Ayant passé son enfance en Louisiane et une partie de
sa jeunesse en voyage en Europe, où il fréquente des milieux romantiques
et progressistes, Mercier reçoit une formation de médecin.
En 1868, après un long séjour en France, lui et sa famille
se rendent à la Nouvelle-Orléans, dépourvus de la petite fortune qui
leur restait. Mercier gagne sa vie grâce à la médecine et s’implique
dans la scène littéraire franco-louisianaise. En 1875, il met en marche
la fondation de l’Athénée louisianais, une association qui a comme but
de promouvoir la langue et la culture françaises. L’Athénée commence
à publier les Comptes rendus en 1876.
La période après 1873 est particulièrement
féconde pour Mercier homme de lettres. Il fait paraître plusieurs oeuvres:
Le Fou de Palerme en 1873, La Fille du prêtre en 1877,
son Etude sur la langue créole en Louisiane en 1880, son chef
d’œuvre L’Habitation Saint-Ybars en 1881, Emile
des Ormiers, paru comme feuilleton dans Le Franco-louisianais
en 1886, Fortunia, un drame, en 1888, et Johnelle en 1891.
Tout cela sans mentionner ses poésies et ses nombreux articles scientifiques,
littéraires et sociaux. Mercier consacre ses dernières années à la sauvegarde
de la culture créole en Louisiane, s’opposant à la politique monoculturaliste
anglophone qui menace la langue française depuis la guerre civile. Il
est décédé le 12 mai 1894.
« Soleil couchant » a
paru dans les Comptes Rendus de l’Athénée Louisianais. Ce poème
représente une synthèse des éléments romantiques qui avaient tant laissé
leurs empreintes sur Mercier et des idées que lui avait inculqué sa
formation de médecin. Cette bifurcation poétique propose une dualité
d’images, ainsi que d’idées qui en découlent. Ces deux courants deviennent
par la suite les piliers soutenant la structure qui encadre l’ensemble
du poème. Finalement, nous voyons dans la dernière strophe que la réalité
des lois naturelles emporte: les entreprises humaines, malgré leur envergure
relativement impressionnante, ne laissent «pas la plus mince trace».
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